Felicity Jones éclaircit la fin de The Midnight Sky : « elle perçoit qui est véritablement cet homme »
Si vous vous posez des questions sur The Midnight Sky, vous êtes au bon endroit ! Non seulement le film est une complexe exploration sur la valeur des connexions humaines, mais il y a eu aussi un petit chamboulement dans le processus de production, qui a challengé George Clooney et son équipe à s’adapter sur le champ, la grossesse de Felicity Jones.
Felicity interprète Sully dans le film, une astronaute au bord d’Aether en mission pour analyser les propriétés habitables de K23, lune de Jupiter. Pendant ce temps là sur Terre, un évènement cataclysmique décime la planète, forçant les survivants à s’installer sous terre. Cependant Augustine Lofthouse (George Clooney), décide de rester dans sa base arctique. Quand il réalise que Aether est sur le retour, il devient déterminé à les contacter pour les prévenir de la situation. Quand ça arrive enfin à la fin du film, il est révélé que le personnage de Felicity est la fille d’Augustine. Cette conversation semble le rapprocher un peu plus de sa mort, alors qu’une Sully enceinte accompagné u père de cet enfant, Commandant Adewole (David Oyelowo), décide de repartir sur K23 dans le but de faire subsister la race humaine.
Si vous avez des questions sur cette dernière conversation entre père et fille, comment est-ce de filmer la mort de Maya (Tiffany Boone) et comment Felicity Jones a vécut se changement de scénario afin d’intégrer sa propre grossesse, prenez le temps de lire la conversation téléphonique suivante. De plus, Felicity s’est aussi confié sur The Last Letter from Your Love et sur son rôle de Black Cat dans l’univers Marvel.
Je ne sais pas si c’est ce que vous faites en général, mais avez-vous contacté des connaissances qui avaient déjà travaillé avec George Clooney pour en savoir plus sur cette expérience ?
Et bien. Je suis allée à une projection de la série Catch-22, que j’ai trouvé excellente. J’ai trouvé la direction d’acteurs formidable, le jeu était génial, très émouvante mais avec un certain sens de l’humour aussi, ce qui est sa signature. C’était notre première rencontre. Nous avons pu discuter après le visionnage. J’ai donc dans un premier temps appris à connaître George par son travail, ce qui est toujours le mieux.
Vous a-t-il surpris sur le tournage ?
J’ai été très impressionné par sa concentration sur le tournage, il connaît parfaitement l’histoire qu’il raconte. Il a une vision incroyable sur ce qu’il fait. Il sait exactement quel plan il veut et quand il le veut. Il y a un immense respect à son égard sur le tournage. Et évidemment comme nous tous, il adore ce qu’il fait et ne le prends pas pour garantie.
Je lui ai demandé comment la grossesse avait changé le personnage et le processus de production.
Dans la préparation du personnage, il n’y a pas eu tant de différence. J’avais l’impression qu’il devait en être ainsi. Ça a été un processus naturel et harmonieux. Au départ on devait enlever le ventre par des effets spéciaux. Mais après avoir vu les images, George a pensé que cela améliorerait et contribuerait à l’histoire. C’était donc la destiné.
À quel moment avez-vous annoncé votre grossesse ? Est-ce avant d’avoir officiellement signé ?
Je leur ai dit dès que cela a été sûr de leur annoncer. George et moi avions déjà eu une conversation créative à ce moment là. Cela a été une annonce assez facile à faire pour plusieurs raisons. Je pense que de leur côté ils ont du se demander comment ils allaient faire. Mais pour ma part, ils ont fait en sorte que tout se passe le mieux possible, ce qui a été un grand soulagement. J’espère que cela va inspirer, les femmes qui travaillent et tombent enceinte verront que c’est possible, que des gens comme George font en sorte que nous ne perdons pas nos jobs.
Y -a-t-il eu une version du scénario qui était plus fidèle au livre avec Sully qui aurait un enfant sur Terre ?
Il y a plusieurs adaptations vis à vis du livre. Ce qui est si intéressant, c’est que dans l’ADN de l’histoire, il y a évidemment une relation parent-enfant, qui est ensuite reprise par George et mon personnage, puisque je suis sa fille. Et donc, thématiquement, c’est tout à fait au cœur de l’histoire. Il est donc intéressant que vous disiez cela. Il est évident qu’en mettant Sully enceinte, nous avons pu renforcer ce qui était à l’origine le thème du livre.
C’est fascinant de voir comment un scénario n’est jamais figé. Il y a du mouvement, des changements, il s’adapte. En fin de compte c’est un point de départ et tu dois le voir comme quelque chose de malléable. Il doit s’adapter au moment, à la situation. Dès que tu commences à filmer tu créées une nouvelle réalité. Et nous avons eu la chance de pouvoir faire le film de cette manière avec une telle modernité et flexibilité.
Y-a-t-il une partie spécifique de la réalité de Sully que vous n’avez pas pu trouver avant de la vivre sur le tournage ?
Tu te prépares, te re-prépares et te prépares encore [rires], mais il n’existe rien comme la réalité d’un tournage, où tu es devant la caméra et tout d’un coup tu as aussi des spectateurs. Ce n’est pas si différent du théâtre, les spectateurs sont l’équipe du film. Il y a toujours des choses qui arrive sur le moment auxquelles tu ne t’attends pas. J’imagine que tu dois te préparer à cela. Tu peux arriver avec une idée en tête et puis quand tu te retrouves sur le tournage, tu as envie d’être ouvert à la spontanéité. C’est ce qui rend ce travail si excitant.
Comment est-ce de travailler avec David ? Avez-vous discuté de l’histoire, des origines de la romance de vos personnages ?
Le livre à été une bonne source. Il y a une histoire qui se développe très discrètement. C’est une relation qui naît d’un grand respect. Je pense que ce sont des gens qui ont définitivement [pris] cela et qui dans une certaine mesure ont été en fuite. Je pense qu’il y a une raison pour laquelle ces personnes deviennent astronautes et vont dans l’espace et souvent c’est une envie d’échappatoire. Je crois que les choses ne se sont pas forcément bien passées sur Terre, donc ils ressentent une grande liberté une fois dans l’espace avec une vue sur le néant et ayant cette perspective en regardant la Terre. Cela leur donne une confiance mais aussi un ancrage, ce qu’ils n’ont probablement jamais eu dans leurs vies. Il y avait plus de dialogues dans le livre sur ce qu’ils avaient fait sur Terre, mais ils ne sont pas essentiels. Tu n’as pas besoin de ces dialogues pour comprendre. Et puis encore une fois l’ajout de la grossesse appuie la singularité de leur relation.
Je voulais vous interroger sur le tournage de la mort de Maya ? Les gouttelettes de sang en suspension sont peut-être l’une des choses les plus terrifiantes que j’ai vues depuis un certain temps. Comment George vous met-il en scène afin que vous ressentiez toute l’horreur de ce moment alors que certains éléments ne sont pas véritablement présent ?
En passant, j’ai revu le film récemment et c’est génial de voir à quel point le sang qui se trouve dans ces tubes lorsque George fait sa chimiothérapie est lié à cette scène. Le film parle beaucoup de sang, de famille et de ce qui fait une famille. C’était très intéressant de voir à quel point c’était un motif visuel fort et comment il devient évidemment une métaphore pour les histoires sous-jacentes du film.
Mais pour revenir à cette scène, il y a eu beaucoup de répétition. On a répété tellement de fois avec les doublures, avec George. La clé de n’importe quelle scène de désastre – et George connaît bien se genre de scènes grâce à Urgences, qu’il utilisait d’ailleurs beaucoup comme référence – est que vous ne devez presque pas avoir toutes les réponses. Dès que ça devient trop parfait et chorégraphié, cela ne fait pas naturel. Il s’agit donc d’avoir un élément de danger, que ces gens paniquent, les choses ne se passent pas comme prévu, de garder une certaine instabilité. Et c’est ce que George tenait à faire dans la mise en scène, c’est-à-dire ne pas laisser la chorégraphie prendre le dessus de quelque façon que ce soit. Mais ça a été l’une des scènes les plus difficiles, particulièrement pour David, Tiffany et moi. Nous étions tous les trois dans un petit espace essayant de transmettre la bonne émotion tout en évitant de nous cogner et nous blesser, ce qui fut assez difficile.
Quant est il des plans rapprocher avec Tiffany dans les derniers moments de Maya ? C’est beaucoup de travail de son côté, alors que pouvez-vous faire pour elle en tant que partenaire de scène pour soutenir au mieux son travail dans un moment comme celui-ci ?
Il faut juste y croire. Vous devez suspendre l’incrédulité et croire en la véracité de ce moment. Et c’est ce que j’ai fait, c’était très émouvant car nous avons tourné cette scène en fin de planning. Nous nous étions tous liés. Nous étions comme des compagnons de bord, cela s’est donc ajouté à l’investissement et au sentiment d’amour lorsque Maya est morte. Mais c’est toujours plus facile avec de grands acteurs et tout le monde était formidable sur ce vaisseau, cela a rendu le travail de chacun plus facile.
Est-ce que Sully a une petite idée qu’elle en train de parler à son père dans la scène finale ?
Oui, je pense que oui. C’est probablement inconscient mais elle perçoit qui est véritablement cet homme. Je pense qu’elle a eu ce sentiment toute sa vie, qu’il avait une certaine importance. Et je pense que quelque part elle connaît l’importance de ce lien. C’est ce que j’ai apprécié en lisant le scénario. J’ai trouvé cette partie très émouvante, une grande partie du film parle de parentalité et de rétrospective sur sa vie, notamment pour le personnage de George, qui se demande ce qui est important ? Qu’est-ce que tout cela signifie ? Et vous obtenez cela dans ces séquences où ils regardent tous dans l’espace, dans ce néant et cela les oblige à se dire : « Eh bien, qu’est-ce qui est vraiment important ? Qu’est-ce qui a un sens ? » Et à la fin, c’est le lien. Je veux dire, comme nous le constatons maintenant, je pense que la connexion est essentielle.
Quel est pour vous le thème principal du film, quand vous le tourniez mais aussi en le regardant ? La valeur du lien humain et l’accent général mis sur la survie sont tous deux forts, mais l’un ou l’autre devait-il prendre le dessus dans votre esprit lors du tournage ?
Ils sont très différents. Au quotidien, vous décomposez l’histoire du personnage, ce qui l’attire d’un moment à l’autre, ce qui le motive, ce qui les motivent. Il y a une micro analyse de chaque personnage. Vous devez devenir un expert de votre personnage et le défendre jusqu’à la fin. Vous êtes le porte-parole de votre personnage. Mais en le regardant, comme je l’ai déjà expliqué avec les gouttes de sang, tu commences à voir les grands thèmes de cette histoire et ce qui la rend pertinente. Il s’agit de l’isolement, du besoin de donner un sens à sa vie et de l’importance de donner un sens à sa vie par le biais d’une connexion personnelle. Je ne pense pas que cela doive nécessairement être la famille, mais la connexion d’un humain à l’autre est ce qui va vraiment nous rester, cette amour.
Que pensez-vous de la fin ? La trouvez-vous plutôt plein d’espoir ou mélancolique ?
Je trouve ça très juste. Il y a de l’espoir dans le futur et pour une nouvelle vie, mais en même temps comme vous le dites, il y a cette mélancolie. Il y a cette amertume.
Avez-vous avec David, beaucoup réfléchi à la vie de vos personnages après les événements du film ? Ils ont beaucoup à faire. Peuvent-ils vraiment commencer une nouvelle vie ailleurs ?
Oh, je pense que oui. Je pense qu’ils ont découvert une autre colonie sur K23 et que la race humaine va perdurer. Nous sommes plutôt robustes, nous les humains. Nous continuons à avancer malgré les circonstances donc j’ai beaucoup d’espoir sur leur chance de survie.
Avant de terminer, je voulais qu’on parle de The Last Letter From Your Lover. Je suis fan d’Augustine, notamment de Never Goin’ Back. J’attends avec impatience ce nouveau film mais j’ai du mal à faire le lien entre ses précédents travaux et ce type de film. Allons-nous voir la voix d’Augustine briller de la même façon que dans ses autres films ?
Oui pour sûr. Je pense que ce qui était si excitant dans la réalisation de ce livre par Augustine. Comme vous le dites, elle apporte une anarchie et une touche très moderne. Il y a une sorte de qualité dangereuse dans sa direction qui est vraiment importante. Et avec cette histoire, il était important d’avoir quelqu’un qui allait apporter un avantage, ce qu’elle a absolument fait et qui a fait un beau film. C’est un film qui parle d’amour. Il y a deux histoires. Shailene Woodley joue une femme des années 60 et moi un personnage contemporain, leurs histoires s’entrelaces dans la recherche d’espoir, d’amour, de savoir qui elles sont et ce qui leurs est important.
Et pour finir je dois vous demander, si vous en aviez la possibilité, aimeriez-vous reprendre votre rôle de The Amazing Spider-Man 2 ? Y a t’il des éléments de ce personnage qui n’ont pas été gardés au montage que vous aimeriez explorer d’avantage ?
Ce que j’ai toujours aimé dans ce personnage c’est sa réalité physique. Je trouverais ça génial d’explorer cet aspect. Black Cat à cette incroyable façon de se mouvoir et ce qui m’a vraiment attirée. Je veux dire, je pense que c’est un rôle fabuleux et oui, ce serait incroyable à faire.