J'ai rêvé et travaillé beaucoup pour arriver à ce moment là
Nous rencontrons Felicity en plein tourbillon du Festival de cinéma de Toronto, où elle présentait A Monster Calls. Elle nous attend aimablement et un peu dépassée (« C’est une journée chargée, mais je suis ravie de vous parler »). Et ce n’est pas étonnant.
Cet automne, l’actrice britannique devra jongler entre la promotion de quatre films qui vont sortir. A Monster Calls, qui nous intéresse, est le premier des quatre. Le film du réalisateur espagnole Juan Antonio Bayona, raconte l’histoire d’un enfant qui doit accepter que sa mère va mourir, avec l’aide des contes racontés par un monstre.
Felicity confie qu’elle est fan de Bayona. « J’ai admiré son travail dans L’orphelinat et The Impossible. Son travail m’a beaucoup impactée, la façon qu’il a de raconter des histoires, aussi sophistiquées et avec ses capacités à comprendre les personnages, sa compréhension de la psychologie féminine…C’est quelqu’un de très spécial. Et dès que je l’ai rencontré, j’ai su que je voulais travailler avec lui. Ce fut instantané. »
Etais-ce difficile d’incarnée une malade en stade terminal ?
« J’étais déterminée à ce que les gens puissent s’identifier à elle, je tenais à ce que sa maladie passe au second plan. Lizzie, est une femme qui a été très forte, surtout pour son fils, et qui ne veut pas que son cancer la définisse. Mais ce fut dure, oui.»
Sigourney Weaver, Felicity et Lewis ont préparé leurs rôles minutieusement. « Nous avons voulu comprendre ce qu’entrainait cette maladie, non seulement pour les patients mais aussi pour les familles. Nous avons rendu visite à des cancérologues et aussi à des femmes ont eu un cancer et nous tenions à avoir une visions très complète de la maladie ».
Ce fut une expérience particulièrement émotionnelle pour le jeune protagoniste, dont la mère est morte peu de temps avant le tournage. (« Lewis voulait que n’importe quel enfant qui souffre d’un perte comme la sienne trouve dans le film quelque chose pour l’aider »), mais aussi pour elle. « Une Merveilleuse Histoire du temps a changé ma façon de voir les choses. Cela m’a appris à apprécier le meilleur de tout ce que l’on a et à profiter du présent ».
Une Merveilleuse Histoire du temps, précisément, fut le film qui lui a permis d’être connue du grand public en 2015. Son interprétation de Jane, la première femme de Stephen Hawking, fut applaudie par la critique et a permis à Jones de se hisser au panthéon des nommés aux Oscars.
Racines ordinaires:
Mais Felicity était déjà une vétérane de l’interprétation à l’époque. Elle a fait c’est premiers pas en tant qu’actrice à 13 ans (fait intéressant : c’était pour un téléfilm, The treasure seekers, dans lequel elle a partagé la vedette avec une Keira Knightley adolescente).
Depuis, comme tout bonne actrice britannique, elle s’est formée à entre adaptations de classiques, théâtre et curieusement, feuilleton radiophonique. Durant 10 ans de 15 à 25 ans, elle tenait un personnage dans The Archers, célèbre série de la BBC (« excellente base pour une carrière, j’ai beaucoup appris ») tout en continuant ses études de littératures à Oxford. « J’assistais aux cours puis j’aillais enregistré. J’avais plusieurs nécessités en même temps .»
Pourquoi Oxford et non une école de théâtre ?
« Bien. Je sentais que j’aimais lire et la littérature anglaise. Je voulais avancé dans ce sentiment. Je voulais aussi me préparer au monde du travail. Mais, en fin de compte, je suis allée à l’université parce que je voulais explorer, apprendre et comprendre. »
En 2011, au festival de cinéma de Sundance, Jones a obtenue le prix spécial du Jury pour Like Crazy, un projet à faible budget et a vécu une brève relation avec le public en tant que muse indée. En 2013, Ralph Fiennes, la dirige dans The Invisible Woman, dans lequel elle campe la jeune amante de l’écrivain Charles Dickens ; et Hollywood lui ouvre enfin ses portes.
Pensez-vous qu’ils auraient dû vous repérer plus tôt, qu’ils vous ont oubliées ?
« Oh, ça semble excessif. Je pense que les choses se passent comme elle doivent se passer. »
En pleine lumière:
Et il semble qu’en ce moment, il se passe beaucoup de choses. En plus d’A Monster Calls, cet automne sortira Collide, un film d’action avec Anthony Hopkins et Ben Kingsley, Inferno, la suite de l’œuvre Da Vinci Code, dans laquelle elle a travaillé au côté de Tom Hanks, et ce décembre, Rogue One, le dernier Star Wars. « Je vais devoir beaucoup parler dans les prochains mois, mais je suis très chanceuse car il s’agit de films très distincts, et parce qu’ils ont tous étaient des expériences fantastiques. J’ai beaucoup de chance d’avoir autant d’opportunités bien que ça peut faire un peu peur quand elles sortent toutes en même temps ».
Souffrez ou jouissez vous de cette inondation d’interviews et de tapis rouges ?
« J’en profite. J’ai passé de nombreuses années à travailler, en Angleterre, principalement, et aujourd’hui j’ai la possibilité d’interpréter les personnages féminins stupéfiants. C’est ce pour quoi j’ai tant travaillé, et dont j’ai beaucoup rêvé. Donc je profite de tous les aspects de ce moment. »
Critères propres:
Au sein des réalisateurs et producteurs, Felicity a la réputation d’une actrice travailleuse et équilibrée, et qui n’a pas perdu la tête avec la célébrité. « J’ai toujours eu les pieds sur terre. Je fais partie d’une famille très unie, qui m’a donnée l’aide nécessaire pour prendre des décisions basées sur ce qui me passionne et mon instinct. »
Son parcours parle pour elle, elle avait décliné le film Blanche-Neige pour se concentrer sur une pièce de théâtre qu’elle était en train de préparer à Londres, et il se murmure qu’elle a rejeté le rôle Anastasia dans Fifty Shades of Grey parce que le personnage ne lui disait rien. « Personne ne sais comment un film va se finir. On peu seulement choisir un rôle pour de bonnes motivations et faire son travail du mieux que l’on peut. Le résultat reste à l’avis du public ».
Peut-être que c’est pourquoi vous n’avez aucun préjugés sur les genres ou thèmes. « J’aime les défis, changer de thème, me diriger vers plusieurs types de publics. Je n’exclue jamais un type de film, tout dépend du projet et des personnes qui y travaillent. »
A la suite de sa participation dans Star Wars, elle a confié son enthousiasme pour ce qu’est en train de vivre la saga. « C’est fascinant qu’un genre traditionnellement dominé par la vision masculine soit devenu l’opportunité de construire des personnages féminins fantastiques. J’en suis très reconnaissante ». Féministe convaincue , elle croit que quelque chose est en train de changer à Hollywood pour les femmes.
« Mais il y a encore beaucoup de chose à améliorer. Et il est nécessaire d’encourager les jeunes à entrer dans ce milieu comme scénaristes, réalisatrices, productrices.. Pour qu’il y ait dans toutes les productions une forme égalité dans la présence des femmes et des hommes. Mais nous n’en sommes pas encore là. »
Curieusement après cet automne frénétique, sa feuille de route parait blanche. Il n’y a pas d’informations sur de nouveaux projets cinématographiques, théâtraux ou de télévisions. Prévoyez-vous de faire une pause ? « Je lis des scripts et je me prépare pour un prochain projet à venir, dont je ne peux parler. »
Brides de Felicity:
Barcelone : « Avec A Monster Calls, nous avons eu la chance de tourner quelques semaines à Barcelone. Nous étions dans un hôtel charmant, dans lequel j’ai aimé prendre une coupe de champagne, et quand le tournage fut terminé j’ai fait de longues promenades. Je suis tombé complètement amoureuse de la ville. C’est magnifique, avec une architecture splendide. C’est un endroit incroyable et j’ai hâte d’y revenir.»
Lena Dunham : « Lena et moi étions à Sundance où nous avons découvert chacune le travaille de l’autre. Quand à la fin, nous nous connaissions, nous avons décidé de travailler ensemble, c’est comme ça que j’ai participé à un épisode de Girls. J’aime son travail, je trouve que c’est une actrice et productrice terrible et elle est fidèle à son idéologie et sa vision du monde ».
Jane Austen : « En 2003, j’ai fait une adaptation radiophonique de Mansfield Park avec Benedict Cumberbatch. Mon personnage s’appelait Fanny, un mot qui en argot britannique se réfère à l’organe sexuel féminin. A chaque fois qu’il y avait une phrase à double sens nous partions dans un fou rire et le réalisateur devais nous faire sortir de la salle ».
Star Wars : « J’ai décidé de faire le film parce que le rôle me plaisait. Elle est ingénieuse, indépendante, et je savais que j’adorerais l’interpréter. C’est très spécial de rentrer dans une partie de cet univers. L’amour que ressent le public pour cette franchise est aussi contagieuse. Il est excitant de faire partie de quelque chose comme cela ».