Interview Felicity Jones : au sujet de The Midnight Sky et avoir un bébé pendant le confinement
Felicity Jones a fait face aux Stormtroopers, Stephen Hawking et à une juge de la Cours Suprême américaine au cours de sa carrière. Mais à l’approche de la sortie de son dernier film, elle a raconté à Gavanndra Hodge pour quelle raison avoir un bébé lors du confinement a été son rôle le plus éprouvant jusque là. Ce fut l’une de ces conversations que l’on redoute. Vous venez tout juste d’obtenir le travail de vos rêves quand vous découvrez que vous êtes enceinte. Comment le dire à votre nouveau patron ? C’est ce qui est arrivé à l’actrice Felicity Jones, qui venait d’obtenir le rôle de l’astronaute Sully dans The Midnight Sky, un film de et avec George Clooney. La production du film avait déjà commencée quand Felicity a du passer un coup de téléphone.
« Je pense avoir annoncé à George Clooney ma grossesse avant même certains membres de ma familles et de mes amis. » Annonce Felicity lors de notre conversation Zoom, assise dans sa chambre à l’étage de sa maison londonienne, par une fin d’après-midi d’un vendredi morose. « Mais George était déterminé à me garder dans le film et plus on y a réfléchi plus il semblait logique et une bonne chose d’ajouter cette grossesse au scénario. C’était très sympa de pouvoir jouer ce qui m’arrivait réellement et en même temps interpréter un personnage. George a été moderne dans son approche et plutôt précurseur dans l’idée de ne pas cacher cette grossesse. En fin de compte, cela a été une façon beaucoup plus cool de naviguer dans l’histoire. »
The Midnight Sky est un space opéra sur la fin du monde se déroulant dans future proche. Le personnage de Felicity Jones fait partie d’une équipe à bord du dernier vaisseau spatiale en orbite, rentrant à la maison après leur examen du potentiel d’une autre planète permettant à la vie de subsister. Pendant ce temps là, sur Terre, un événement apocalyptique semble avoir décimé la plupart des gens à l’exception de Clooney. La vie et l’art se sont croisés de façon troublante au cours du tournage. « George est encore plus gentil et drôle que ce à quoi on s’attend. Il est très honnête, très direct, non vaniteux et très intelligent » en contrastant avec les informations de la propagation du Covid-19 en Chine. « Peu après le tournage, il y a eu le confinement. C’était tellement bizarre d’avoir eu à interpréter ce que nous avons finalement vécut par la suite. Je me rappelle m’être dit que je préférais quand on faisait semblant. » De plus, Felicity a accouché de son fils en avril quand les décès et les admissions à l’hôpital ont atteint un premier pic au Royaume-Uni. « Avoir un enfant dans une période apocalyptique est assez effrayant. » Admet-elle.
Felicity Jones a 37 ans, elle a grandi à Bournville, dans la banlieue de Birmingham. Ses parents ont divorcé quand elle avait 3 ans et sa ma mère était « plutôt hippie. Elle croyait beaucoup à la nécessité de s’amuser par soi-même, jouer dehors, laisser cours à son imagination, plutôt que de rester collé à l’écran de télévision. » Il n’y avait pas de lecteur vidéo à la maison, donc Felicity et son grand frère, Alex, ont passé beaucoup de temps au multiplex à regarder les blockbusters des années 90. « Mais mon oncle, Michael Hadley, qui est décédé récemment, était acteur, donc nous avions l’habitude de le voir au théâtre dans des pièces de Ibsen ou Shakespeare. Nous avons bénéficié d’une éducation culturelle complète et très variée. »
Felicity Jones travaille comme actrice professionnelle depuis ses 12 ans, dans des films et séries pour enfant comme The Treasure Seekers, dans lequel on retrouve une toute aussi jeune Keira Knightley. A 15 ans elle a interprété Emma Grundy (née Carter) dans la série pour Radio 4 The Archers, rôle qu’elle a continué à interpréter lorsqu’elle étudiait au Wadham College, d’Oxford, alternant entre des lectures de Virginia Woolf, des productions théâtrales étudiantes et des virées au Night-club Fabric au cœur de Londres.
L’absence d’école d’art dramatique dans son parcours n’a pas été un obstacle à son succès, son CV comporte tout, des nombreux films historiques aux franchises à succès tel que le spin-off de Star Wars, Rogue One. Felicity Jones a aussi était nommée dans la catégorie meilleure actrice aux Oscars pour son portrait de Jane Hawking dans The Theory of Everything. au côté d’Eddie Redmayne qu’elle a retrouvé dans drame d’action se déroulant dans une montgolfière The Aeronauts. Ce dernier est extravagant dans ses louanges. « C’est une grande amie. Une personne merveilleuse et une actrice formidable. » Dit-il à son sujet.. « Je suis contente que la corruption paie » me dit-elle après cette déclaration.
Les rôles que Felicity Jones choisis ont tendance à être des combattants, des rebelles et des pionniers. L’un de ses rôle les plus déterminants est celui de Ruth Bader Ginsburg, dont Felicity fait le portrait de sa jeunesse dans On the Basis of Sex. Elle sont devenus amies lors de la réalisation du film. « Elle a été très ouverte et vulnérable avec moi et c’est assez spécial pour quelqu’un qui semble assez terrifiant de l’extérieur. » Felicity décrit son décès en septembre comme un « important choc. Je l’ai appris sur mon téléphone et ça m’a coupé le souffle. Tu ne réalises pas à quel point tu es attachée à une personne. Je me demande toujours ce qu’elle ferait dans certaines situations et comment elle arriverait à s’en sortir. La façon dont elle a réussi à apporter d’important changements dans l’histoire, avec courage, détermination et persévérance sans chercher la gloire personnelle est assez remarquable. »
On the Basis of Sex intérroge sur l’égalité des sexes à la maison mais aussi dans le monde en général, en particulier avec la relation entre RBG et son mari Martin. Felicity Jones a épousé Charles Guard, un réalisateur américain qu’elle a rencontré à Los Angeles en 2018, au château de Sudeley dans la campagne anglaise. Elle ne nous dira pas qui fait quoi à la maison (une question qu’elle trouve trop personnelle tout comme le nom de son petit garçon), mais soyons honnête, il semblerai que le couple n’est pas eu le temps de discuter de tout ça. « Etre parent est une montagne russe de fatigue, célébrant à 19h la journée qui s’est écoulée puis réaliser que vous devez vivre toute votre vie entre 7h et 10h30 ». Malgré ces challenges, avoir un bébé pendant le confinement n’a pas eu que des mauvais côté. « Mon mari et moi appelons ça un double confinement. Vous êtes toujours plus ou moins à l’écart du reste du monde lors des premiers mois. Et au moins je n’ai pas l’impression de rater des choses. »
Dans l’objectif de profiter au maximum de cette période, Felicity a lu un livre sur le ‘hygge’.« C’est la théorie danoise sur le confort. C’est une doctrine sur le fait de profiter de l’ordinaire et je pense que c’est très approprié. » Comme beaucoup d’entre nous, elle a fait du pain aux bananes, « j’ai brulé trois miches », fait de l’exercice dans son salon avec ses minis poids en écoutant du Lizzo, « et un peu de drum’n’bass en souvenir de mes années universitaires ». Elle a cependant commencé à réfléchir à une vie un peu plus variée, au-delà de son gin tonic de 19h (« Cotswolds Gin, je le recommande vivement »), des bas de survêtements et des sweats qu’elle porte depuis six mois. « Je suis prêtes pour quelques fêtes démentes. Je pense même à la possibilité de reporter des jeans de nouveau. »
Il n’y aura pas de première de The Midnight Sky et il n’y en aura probablement as non plus pour son prochain film, Last Letter from Your Lover, une adaptation du roman de Jojo Moyes avec Shailene Woodley qui sortira en 2021, en espérant que d’ici là les cinémas serons réouvers. « Je pense que le cinéma et les films vont revenir avec une vengeance », déclare Felicity. « Nous aurons besoin d’une activité de groupe et d’une communauté. J’en ai hâte ».