Rencontrez la star d’Hollywood qui est fière de porter du Oxfam.
Felicity Jones parle d’anxiété, de tapis rouge et de fashion – du style « charity-shop » à l’adoption de l’esprit garçon manqué.
Pour une actrice qui a si bien réussi à atteindre les sommets vertigineux d’Hollywood, Felicity Jones a des dents rassurement normales. Elles sont dépourvus d’effrayantes facettes d’un blanc éclatant auquel ont succombé tant de ses pairs. Elles ont du caractères, si légèrement décalés, leurs charmes résidant dans leurs imperfections.
En cela, elles sont un reflet des goûts vestimentaires de leurs propriétaires. Pour ce qui est de sa propre garde-robe, Felicity, se situe résolument dans le camp de la friperie. Une rose anglaise qui est tellement passionnée par la durabilité qu’elle a accepté d’être l’égérie de l’initiative ‘Second Hand September’ lancée par Oxfam, une campagne annuelle qui encourage les gens à choisir l’occasion à la place du neuf. Etant donné que le Royaume-Uni envoie 13 millions d’habits d’occasion par semaine à la décharge, il est clair qu’un encouragement est nécessaire.
Née à Birmingham, d’un père journaliste et d’une mère travaillant dans la publicité, l’amour de Felicity pour les vêtements d’occasion a débuté très tôt. « Je me souviens que je m’asseyais sous les portants de vêtements quand j’étais petite. Ma maman avait l’habitude d’être bénévole dans un magasin d’occasions, le Settlement, à Birmingham. Elle trouvait toujours des occasions en or et j’ai hérité de cet intérêt. J’aime le côté mystérieux de la seconde main et l’histoire derrière les vêtements. Tu ne sais jamais vraiment ce que tu vas avoir ».
Actrice depuis l’âge de 12 ans, l’histoire d’un vêtement est particulièrement important dans sa profession, le vêtement étant un élément essentiel de la construction d’un personnage. Et les personnages que Felicity a interprété, ses 26 ans de carrières se résumant dans un CV que beaucoup d’acteurs peuvent envier. Quand il s’agit de choisir ses rôles, elle dit « J’ai définitivement un fort instinct et j’essaye de ne pas trop préméditer. Mais c’est un grand engagement de faire un film alors il faut vraiment qu’il vous touche d’une manière ou d’une autre ».
Elle a récemment fini de tourner Borderland, un thriller intense se déroulant dans les années 70 à Londres et filmé à Glasgow, coécrit et réalisé par les frères Guard, dont l’un est son mari, Charles. « Borderland un réel projet passion et une histoire avec laquelle j’ai connecté tout de suite. Il n’y avait pas un gros budget donc nous avons récupéré beaucoup de vêtements dans les magasin vintages de Glasgow. La costumière a trouvé un superbe pantalon bleu en velours côtelé qui était si moulant que j’ai du me serrer dedans. Ce qui était très sympa c’était cette qualité de vie qu’ont les vêtements, quand on peut sentir les plis et savoir qu’ils ont été portés au fil du temps. Cela rend particulièrement bien devant une caméra. »
Arriver jusqu’au look de son personnage Catherine était un processus collaboratif. «Vous passez tellement de temps à canaliser un personnage et à penser à lui qu’il doit y avoir une collaboration. Si vous ne vous sentez pas à l’aise, cela se ressentira dans votre performance ».
Même avant de filmer Borderland, Felicity dit que les années 70 étaient sa décennie fashion préférée. « J’aime les vêtements taille haute, il y a un côté sexy. J’aime la classique association d’un jean taille haute et d’une chemise. Il y a un côté masculin qui me fait me sentir bien. Et j’aime le style de Fleetwood Mac et Jane Birkin. Mon maquillage s’inspire probablement d’eux aussi. En fonction de se que je porte, j’adapte la formule mais j’ai toujours un trait de crayon sur mes yeux. J’aime qu’il est l’air un peu négligé, pas trop net». Aujourd’hui elle porte un t-shirt noir r et une jupe portefeuille noire qui descend jusqu’au mollet, achetés sur un stand du Jinney Ring, un centre d’artisanat des West Midlands : « Je l’ai depuis au moins 20 ans et je la porte tout le temps ».
Sans surprise elle est une habituée des magasin Oxfam. « Je ne sais pas si j’ai le droit de citer des associations concurrente. Existe-t-il des associations concurrentes ? Travaillent-elles comme cela ? » dit-elle en riant. « Mais Shelter est géniale aussi. Et Fara. Il y avait pas mal de magasin vintage à Glasgow, dont un en particulier où je n’arrêtais pas d’aller. On l’aurai tout droit sorti des années 70. J’y ai acheté une jolie veste noir en velours avec un col à volant. »
Malgré l’explosion des achats vintages en ligne durant la pandémie, Felicity n’est pas une fan. « Je trouve que ce n’est jamais ce que tu as imaginé à partir de l’image et après tu te retrouves à le garder car cela devient trop compliqué de le renvoyer. Tout le monde parle de Depop mais je préfère voir les choses de visu et essayer. »
Elle reconnait que vouloir récupérer de l’argent grâce à ses vieux vêtements est judicieux en ces temps difficiles. Et bien qu’elle comprend l’attractivité de plateforme comme eBay et Depop, elle est d’accord pour dire que transmettre les choses est meilleur pour l’âme. « Exactement ! Tout doit-il devenir un transaction monétaire ? Il y a quelque chose de vraiment holistique dans le fait de donner. Quelque chose qui vous semble ancien peut être nouveau pour quelqu’un d’autre, et c’est très spécial. »
Les amateurs du style de Felicity Jones n’ont qu’à se rendre dans l’ouest de Londres, où son Oxfam local est le bénéficiaire de ses propres vêtements, chaussures et sacs à main usagés. « J’ai grandi en faisant des dons aux magasins de charité. C’est la meilleure façon de rendre la pareille ». Elle admet cependant qu’elle est un peu une amasseuse. « J’essaie toujours de me débarrasser de certaines choses, mais je m’attache beaucoup aux objets et je ne peux plus m’en débarrasser. Notre maison est remplie. J’ai toujours des choses qui datent de quand j’avais 12 ans et dont je sais pertinemment que je ne porterais jamais plus. »
En 2020, Felicity a eu un fils, au sujet de sa grossesse en temps de pandémie elle annonce, « On s’en sort du mieux qu’on peut. La pandémie semble à la fois si vieille et si récente. Nous avons tous appris tellement de choses. C’était une véritable expérience collective, et il y a certainement eu une réorganisation des priorités. Il y a un mouvement beaucoup plus important vers l’équilibre entre le travail et la vie privée parce que nous avons vécu cette expérience collective de mort imminente. Cela vous oblige à évaluer ce qui est réellement important et ce qui vaut la peine de s’attarder sur, car le temps n’est pas infini ».
Felicity a déjà dit qu’elle souffrait d’une anxiété si extrême qu’elle en venait à vomir, une peine qui s’est atténuée avec l’âge. « L’exercice est essentiel pour moi afin de me sentir le mieux possible. J’adore la natation, le yoga et la course à pied et je m’assure de les pratiquer régulièrement car cela fait une énorme différence ».
Elle dit que devenir mère a changé son style « Le côté pratique est devenu la clé, même si c’est tellement amusant quand on s’habille. J’ai mis une paire de talons pour la première fois depuis longtemps. Je pouvais à peine marcher avec mais c’était un tel plaisir. Les talons sont presque un peu démodés, n’est-ce pas ? La quintessence de la mode actuelle, c’est une robe et des baskets. Cela me plaît. J’ai toujours aimé avoir une petite touche de garçon manqué. »
Comme la Duchesse de Cambridge, Felicity est une adepte de la transmission des vêtements d’enfant. « Ils n’ont pas besoin de neuf. C’est un gâchis ». Elle adore aussi partager avec ses amies pour ce qui est de ce qu’elle porte. « les vêtements de mon mari me vont beaucoup mieux que mes propres habits », elle sourit. « Ou bien je mets la chemise de mon ami et je me dis qu’en fait, je suis tellement plus à l’aise dans les vêtements des autres. Je ne sais pas ce que cela dit de moi. Mais d’une certaine manière, je trouve l’absence de propriété très rassurante ».
Si de nombreuses personnes ont fait leurs achats localement pendant la pandémie par nécessité, pour Felicity Jones, c’est l’habitude de toute une vie, une habitude prise dès l’enfance, cimentée pendant son séjour à l’université d’Oxford (« Il y avait une boutique [vintage] tenue par cette femme extraordinaire qui s’attachait vraiment aux vêtements et ne voulait pas toujours vous les vendre ») et poursuivie en tant que parent.
« C’est là que je me sens relâché et heureuse, quand je vais dans une librairie ou à la boutique solidaire. Ce sont mes jardins secrets… Quand on lit les chiffres de la production vestimentaire, les dégâts pour l’environnement sont énormes – plus important que pour l’industrie de l’aviation. C’est un problème assez facile à résoudre, ce qui est assez rare dans notre monde complexe. C’est facile et s’est fun parce qu’il y a un tel plaisir à acheter des vêtements d’occasions. ‘C’est une situation où tout le monde est gagnant’.